Je prends enfin le temps de me re-pencher sur ces dix jours hors du temps que j’ai passés avec mon amie Laura cet été dans les Highlands écossaises. Une fois n’est pas coutume, mes vacances estivales se sont organisées à la dernière minute… J’avais envie de nature, de grands espaces et de liberté : après avoir envisagé l’Islande et abandonné l’idée dix minutes plus tard en constatant le prix de la vie sur place, nous nous sommes fixées sur cette région d’Ecosse. En termes de densité de population humaine versus ovine, nous étions dans nos critères ! Et les paysages semblaient bien partis pour nous plaire…

Une fois les billets de ferry réservés, une carte routière et un guide dans notre sac à dos, le coffre de la bonne vieille 407 qui nous a fidèlement transportées bien rempli avec nos affaires de camping et nos pulls, nous étions prêtes pour partir à l’aventure.

•| Oban et l’Ile de Mull |•

La première étape de notre road-trip (après, bien entendu, la traversée d’une partie de la France et du Royaume-Uni) a été la charmante petite ville d’Oban et l’Ile de Mull qui lui fait face. Nous avons passé peu de temps en ville mais avons beaucoup apprécié notre passage. Oban et ces 8 000 habitants doit être le plus grand bourg dans lequel nous nous sommes rendues pendant notre séjour, c’est pourquoi nous en avons profité pour faire les boutiques et acheter un spray anti-midges (détail qui peut paraître anodin mais qui ne l’est pas : ces bestioles ne sont pas un mythe et de vraies saloperies – voilà, c’est dit).

Nous voulions absolument assister à des Highland Games, ce qui est en grande partie la raison pour laquelle nous nous sommes rendues sur l’Ile de Mull. Néanmoins, après avoir assisté aux jeux et admiré les lanceurs de troncs (Toss the Caber dans le texte) et les jeunes danseuses bien agiles, nous nous sommes un peu baladées au nord de l’île et avons rencontré l’espèce la plus représentée en Ecosse : le mouton !

Le peu que j’ai vu de cette île m’a beaucoup plu et m’a fortement donné envie d’y revenir…

•| Glen Coe |•

Nous avons eu un coup de cœur (je vous l’accorde, il s’agit d’un parmi une très longue série) pour Glen Coe, cette vallée étroite bordée d’éperons rocheux où la pierre se mêle à la végétation et la route essaie de se frayer un chemin à travers ce paysage si dur.

Nous avons passé une journée à nous balader dans le Glen et nous lancer, après un pique-nique à base de délicieuses saucisses achetées dans une ferme à Mull, dans l’ascension du massif des Three Sisters. Laura habite proche des Pyrénées et est donc largement rodée à ce genre de randonnée mais pour moi, habituée plutôt à la colline de Ménilmontant, ce fut une autre affaire… Mais j’y suis arrivée ! Et la vue la haut vaut bien la sensation d’avoir ses poumons en feu.

•| Glen Nevis |•

Le lendemain, nous nous sommes rendues au Glen Nevis. Moins majestueux que Glen Coe, il est néanmoins réputé pour accueillir Ben Nevis, le point culminant des îles britanniques. Son ascension était largement hors de portée pour moi – une occasion pour Laura de revenir en Ecosse ! Nous nous sommes néanmoins bien amusées à chercher le fameux mont avant de découvrir 15 minutes plus tard qu’il était tout simplement la tête dans les nuages…

Le temps étant quelque peu maussade dans l’après-midi, nous avons décidé de rouler sur the Road to the Isles qui traverse une des zones les plus vides d’Ecosse. Le paysage était magnifique, quasiment inhabité, et occupé uniquement par de la lande, des montagnes et loch désolés. J’avais envie de m’arrêter toutes les minutes pour prendre des photos ! La route nous fait toutefois passer par l’archi-célèbre (et donc visité) Viaduc de Glenfinnan où passe le fameux Hogwart Express.

Notre fier destrier prend la pose ici :

•| L’ile de Skye |•

Dès le trajet nous menant à Skye, nous avons été frappées par le paysage qui, peu à peu, devenait plus escarpé, plus sauvage, plus intimidant. Je garde un souvenir fort de Glen Shiel que nous nous sommes contentées de franchir en voiture : comment des hommes ont-ils pu avoir l’idée de s’établir dans cette région ?

Avant l’arrivée au pont menant à l’Ile de Skye, nous nous sommes arrêtées quelque peu au chateau Eilean Donan qui – malgré les apparences – est tout jeune. Après sa destruction en 1719, il fut reconstruit entre 1912 et 1932. Cela ne l’empêche pas d’être extrêmement photogénique….

Pour notre première journée à Skye, nous avons décidé de nous balader sur le sentier côtier qui débute à Elgol et remonte vers Camasunary. Notre première vision de l’île fut donc la route reliant Broadford à Elgol et qui est magnifique : une bande d’enrobé qui traverse une lande désolée, avec en toile de fond les sommets et la crête de Bla Bheinn à couper le souffle.

Nous avons été extrêmement chanceuses sur cette randonnée : après quelques minutes sous un ciel tout gris et menaçant, celui-ci s’est dégagé instantanément nous dévoilant la beauté de la côte et des montagnes abruptes y faisant face…

La soirée malheureusement ne nous a pas autant gâtées – et encore moins les deux journées suivantes où le ciel a été bien bas et l’air humide…. – camper dans ces conditions n’a pas été amusant ! Nous nous sommes donc réfugiées dans un pub à Portree manger un plat chaud (chose surprenante, trouver des pubs en Ecosse n’est pas chose si aisée…).

Le lendemain, nous avons donc décidé de faire des activités d’intérieur : tout d’abord visite de la distillerie de Whisky Talisker et de la baie d’où vient son nom. Bien que n’étant absolument pas adepte de cette boisson, la visite a été très intéressante et visuellement très belle (mais photos interdites !).

Nous avons ensuite pris la route pour nous rendre à Neist Point avec son phare du bout du monde, puis dans la partie nord de l’île où nous nous sommes arrêtées au Fairy Glen – une minuscule vallée toute mignonne (comme son nom le laissait présager) – avant de repartir vers le massif des Quiraing qui surplombe la baie de Staffin. Malheureusement, la météo était particulièrement mauvaise (fortes bourrasques de vent et faible visibilité) : nous avons donc qu’entraperçu ces massifs de basalte et il était trop dangereux de s’y rendre…

Le lendemain, nous avions besoin de chaleur et d’une ambiance sèche ! Nous nous sommes donc de nouveau rendues à Portree nous remplir le ventre avec un scottish breakfast complet et un thé brûlant. C’est fou comme les plaisirs simples peuvent rendre heureux ! Entre temps, nous avons réservé une nuit à l’auberge de Plockton où nous avions prévu de nous rendre : le fait de savoir que le soir, nous allions être au sec et dans lieu équipé d’une cuisine nous a toutes revigorées !

C’est donc motivées que nous sommes parties braver les éléments pour découvrir Old Man of Storr, une aiguille rocheuse assez inquiétante enveloppée dans ces nappes de brume…

Nous avons ensuite pris la route pour quitter l’Île de Skye qui nous aura finalement un peu frustrées à ne pas vouloir délivrer ses secrets. Direction Plockton avec quelques curiosités sur la route !

Et là, j’ai filé…

•| Plockton |•

Un coup de cœur pour le village paisible de Plockton et ses mignonnes petites maisons de pécheurs. Nous avons fait un tour sur la côte et avons tenté – en vain – de repérer les phoques que l’on entendait pourtant très bien. Le soir, nous nous sommes rendues au pub où jouait un groupe de musique traditionnelle – une chouette soirée !

•| En route pour Torridon |•

Pour nous rendre à Torridon, nous avons décidé de passer d’abord par Applecross et par la Bealach na Bà, une des routes les plus plus élevées du Royaume-Uni, avec des déclivités à 25% (à son point zéro, un panneau indique qu’elle n’est pas adaptée à de jeunes conducteurs – tout est dit). Cette dernière est sensée offrir des points de vue magnifiques vers le village d’Applecross et l’île de Skye… malheureusement, ce ne fût pas le cas pour nous qui sommes rentrées dans un nuage bien rapidement pour ne plus en sortir !

Une gentille dame, toute désolée pour nous par le mauvais temps, nous avait conseillé d’aller nous réconforter à l’auberge d’Applecross par un Fish & Chips. Conseil que nous avons suivi de bon cœur !

Arrivées à Torridon, c’est plus motivées que jamais que nous nous sommes lancées dans une petite randonnée sur les hauteurs du loch qui nous a été conseillée par un garde forestier. Mais décidément, la météo a joué contre nous et nous nous sommes retrouvées dans au milieu d’une énorme averse après plus d’une heure de marche. Vous pouvez imaginer notre état à l’arrivée à la voiture qui s’est alors transformée en Drying Room (il y a qu’en Ecosse que ce genre de pièce existe !).

Le lendemain, nous avons décidé de faire l’ouverture d’un petit café que nous avions repéré et qui propose de belles pâtisseries. En attendant, nous nous sommes promenées autour de Torridon et avons aperçu des daims !

Après ce réconfort glycémique, nous étions d’attaque pour notre dernière étape : Loch Maree !

•| Loch Maree |•

Nous avons achevé ce road-trip par une magnifique randonnée (qui m’a encore une fois arraché les poumons) sur les hauteurs de Loch Maree. Certes c’est dur, mais une fois là haut, on est fier ! Et cette vue tellement belle qui s’offre à nous, on l’a méritée…

Nous avons ensuite poursuivi notre route jusqu’à Ullapool où nous avons passé la nuit avant de redescendre vers la France : notre road-trip s’achève donc ici, sur les hauteurs de Loch Maree. J’espère que cet article vous aura donné envie de découvrir à votre tour cette magnifique région !


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Road Trip dans les Highlands en Ecosse
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16 Commentaires

  1. Je rêverais d’un tel parcours dans le Highlands écossaises ! Mais nous ne sommes pas conducteurs, donc tout ce qui est road-trip est exclus… Mais on peut toujours faire un mini parcours en séjournant dans l’un ou l’autre de ces sites. Merci pour le voyage.

    1. Je déteste conduire, donc je m’entoure des bonnes personnes 😉
      Honnêtement, il y a largement de quoi faire en restant à un seul endroit et je pense qu’en prévoyant tout à l’avance, on peut circuler facilement avec bus et trains.

  2. Ce road-trip a l’air tout simplement génial ! Tes photos de Glen Coe sont vraiment sublimes. Je vais randonner en Ecosse en Mai et tenter le Ben Nevis. Le niveau m’inquiète un petit peu ^^

    1. Chanceuse, j’aimerai déjà y retourner ! Si tu prépares la rando, il n’y aura aucun problème, je pense. Je suis absolument pas sportive (mais vraiment : le concept de faire des efforts, c’est pas pour moi) c’est pour ça que je n’y suis pas allée : il faut être un minimum réaliste tout de même !

    1. Je ne vais pas te mentir, il y a un peu de retouches derrière tout ça !
      Mais en effet, les couleurs de l’Ecosse sont magnifiques… (et cela vaut bien le port d’un pull en laine + un polaire + un anorak au mois d’août !)

  3. Vacances sportives ! Comme quoi la voiture n’est pas complètement incompatible avec les randos.
    Merci pour les images, c’est juste sublime !

    1. Merci pour ton commentaire ! Et oui, tout est histoire d’équilibre entre voiture et randos. Mais passer deux semaines dans cette région enfermée dans une voiture m’aurait rendu folle !!

  4. Bonjour, j’ai découvert votre blog hier en lisant un article sur un magazine « VIVRE PARIS » acheté à la gare St Lazare vendredi dernier en rentrant en Normandie (bord de mer région de Caen). J’ai particulièrement aimé votre billet sur l’Ecosse (voyage de noces en 1971 là-bas). J’ai partagé via facebook (si ma manip a fonctionné) mais j’espère que j’avais bien compris en avoir le droit. Sinon mille excuses. Maryse 67 ans ce mois-ci

  5. Bonjour Maryse. Votre commentaire me fait énormément plaisir ! Je suis ravie si cet article vous a rappelé de bons souvenirs. Et bien sûr que vous avez le droit de partager mes articles sur les réseaux sociaux, je vous y encourage même ! Très bon anniversaire. Maude

  6. bonjour !
    bravo pour les photos et merci pour le partage. J’aurais une question, pourrieez vous m’indiquer d’où vous avez démarré la rando du Loch Marée ?

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