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Marcher & Respirer à Ouessant

Allez savoir pourquoi, l’ile d’Ouessant exerce une forte attraction sur moi depuis des années, alors que je n’ai jamais vraiment vu d’images de ses paysages ou lu une quelconque histoire ou un roman y prenant place. Le côté plein ouest et l’idée d’être « au bout du monde » y sont sûrement pour quelque chose, ma passion d’adolescente pour Yann Tiersen également… Toujours est-il que fin août, nous avons pris la décision en dernière minute de nous y rendre. Nous avions un besoin urgent de couper de notre quotidien et de sa routine, de respirer. Ainsi, pendant ces quelques jours sur l’ile, nous avions comme unique but de notre journée de nous balader en admirant les paysages et l’horizon ; & d’essayer d’esquiver, autant se faire que peut, les gouttes – peine perdue dans notre cas !

Direction le Conquet pour prendre le ferry, et après un arrêt sur l’ile de Molène, nous voici arrivés au port du Stiff.

Le ciel nous en a fait voir de toutes les couleurs, au sens propre comme au figuré, pendant ces quelques jours. Au programme : un changement de météo toutes les 15 minutes (à peine le temps d’enfiler l’imper, que nous sommes déjà rincés jusqu’à l’os et le soleil de retour), des arcs-en-ciel à la pelle (mais pas de chance, ils finissent systématiquement leur course dans l’océan, nous n’avons donc pas découvert de trésor) et – surtout – un vent terrible à affronter, surtout de face, qui m’a fait me sentir comme un personnage de la Horde du Contrevent.

Même si à la lecture, ce programme peut sembler peu appréciable, je l’adore : c’est dans ces moments là où je me sens la plus vivante, où j’ai l’impression de vibrer et d’être profondément présente. (Il faut toutefois préciser que ce sentiment m’est possible uniquement en ayant en tête qu’un bon lit et une douche chaude m’attendent à bon port – je ne serai surement pas aussi lyrique en bivouac !)

Cela peut être bête à écrire, mais je ne m’étais pas rendue compte à quel point l’ile est entourée de phares, tous plus célèbres les uns que les autres ! Les phares du Creac’h, de la Jument, du Stiff, de Nidivic (si l’on reste dans les comparaisons avec la littérature de l’imaginaire, ce phare pourrait faire un magnifique décor pour un film de SF)… veillent sur les navires. Chacun a son histoire et ses records, décrits sur des panneaux touristiques (je ne divulgache donc rien ici). Une très belle carte recensant les épaves des navires qui se sont trop approchés peut être trouvée en librairie (avec un petit historique pour chaque naufrage) – nous avons adoré l’étudier.

Je crois que ce j’aime le plus lorsque je me balade en bord de mer, c’est d’avoir le regard qui peut porter au loin, vers l’infini où se rejoignent le ciel et l’eau. Le fait de ne rencontrer aucun obstacle visuel m’apaise énormément. Le bonus lorsqu’on fait le tour d’une ile est d’avoir cette sensation en continu, avec encore plus d’horizon dans lequel se noyer !

J’aime beaucoup cette photo : les landes de Ouessant sont sublimes : un véritable décor pour un roman gothique (je continue dans les références littéraires – finalement, en écrivant cet article, je me dis que les paysages de Ouessant était peut être la toile de fond de certains livres que j’ai pu dévorer !). Lors de nos marches, j’ai beaucoup pensé aux illustrations de Lili Wood et notamment celle-ci.


Pêle-mêle, je souhaiterai ajouter deux dernières choses à cet article : si vous souhaitez vous rendre sur Ouessant, je vous recommande de prendre vos renseignements et vos logements via l’office du tourisme (exhaustif, moins cher que les plateformes classiques et plus convivial !) ; j’ai eu une association d’idées en créant les liens hypertextes de cet article : j’adore les utiliser et me perdre dans leurs méandres, un peu comme suivre le fil d’une pensée. Cela m’a rappelé un (micro) passage du dernier roman de Nathan Hill, Bien-être où, dans les années 90, un artiste découvre internet et s’enthousiasme devant cette nouvelle façon de raconter une histoire que permettent ces liens – le spectateur devient désormais le narrateur.


Vous avez aimé cet article et souhaitez le garder de côté pour une escapade iodée ? Epinglez-le !

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