Le onzième et moi, c’est une histoire compliquée depuis longtemps. Je n’ai jamais vraiment réussi à l’appréhender, à m’y orienter et à connaitre les endroits sympas. J’ai tenté à maintes reprises de préparer une balade le traversant, mais ces dernières ne m’ont jamais convaincues. Et puis au mois de mars dernier, j’ai décidé de ne pas rester sur un échec et de retenter ma chance. Cependant, cette fois ci, se sont les éléments qui s’en sont mêlés et j’ai du battre en retraite face à une giboulée de grêle.
Bref, tout ce préambule pour vous présenter – enfin – une balade dans le 11e, que j’ai faite le 1er mai, premier vrai jour de beau temps dans la capitale. Celle-ci m’a beaucoup plu et m’a permis de me réconcilier avec cet arrondissement avec lequel j’étais brouillée depuis bien trop longtemps. Cette après-midi de promenade m’a également fait ressortir mon appareil photo que j’avais sous utilisé ces derniers temps par manque d’envie. Un joli moment donc… Vous venez ?
•| Autour de la rue Ternaux |•
Dès la sortie du métro Parmentier, je me suis dirigée vers les rues Oberkampf puis Ternaux. On trouve ici un micro îlot piéton où l’on découvre plusieurs adresses branchées (Café Oberkampf, Düo,…) dont j’avais déjà beaucoup entendu parler sans comprendre qu’elles étaient quasiment l’unes à côté de l’autre !
•| Les cours cachées de la rue de la Folie Méricourt |•
Direction ensuite la rue de la Folie Méricourt où je vous conseille de tenter votre chance avec les interphones (pensez au bouton central !) et avec les riverains : parfois, de jolies découvertes sont au rendez-vous ! J’ai ainsi poussé la porte de plusieurs petits havres de paix verdoyants (la couleur vert tendre des jeunes feuilles des arbres est si jolie…).
Arrivée face à l’église Saint Ambroise – qui a donné son nom au quartier – je quitte le calme de la Folie Méricourt pour retrouver la circulation du boulevard Voltaire. Vite, traversons le pour nous diriger vers la rue Popincourt…
•| La rue Popincourt |•
La rue Popincourt est connue pour ses grossistes de vêtements présents aux rez-de-chaussées des immeubles qui offrent ainsi, à première vue, une certaine monotonie. Cependant, elle est également très agréable à parcourir pour le piéton pour peu que l’on prête attention à ses petites impasses privées et publiques.
•| Autour de la Mairie du 11e |•
En empruntant la rue Sedaine, nous arrivons au niveau de la Marie du 11e. Je l’ai contournée par l’arrière pour me rendre à la Générale, un ancien poste électrique aujourd’hui occupé par un collectif d’artistes. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’assister à un de leurs événements mais il va falloir que je fasse vite malheureusement. En effet, dans le cadre de l’appel à projet Reinventer Paris, le bâtiment sera converti en un cinéma surplombé d’un restaurant.
Je me suis ensuite rendue à la Cité Industrielle qui n’en a que le nom : aujourd’hui, il s’agit d’une tranquille voie piétonne bordée de pots de fleurs à l’abri de l’agitation de la rue de la Roquette vers laquelle je me dirige.
•| Autour du Square de la Roquette |•
En remontant la rue de la Roquette en direction du Père Lachaise, on découvre face au square, au niveau du croisement avec la rue de la Croix Faubin, 5 dalles parfois cachées par le stationnement. Ces dernières marquent l’emplacement de la guillotine qui a servit à l’exécution de plus de 200 personnes au cours de la deuxième moitié du XIXe. En effet, à l’emplacement actuel du Square de la Roquette se trouvait la prison de la Grande Roquette (1836) qui était destinée aux condamnés à la réclusion à perpétuité et aux condamnés à mort. La prison fut démolie en 1900, soit moins de 100 ans après son édification.
Après cette découverte quelque peu macabre, j’ai flâné dans les rues qui longent la rue de la Roquette pour atteindre les n°186-188 de cette dernière où, entre deux immeubles imposants à l’architecture pas forcément heureuse, se niche un ensemble de petit immeubles ouvriers.
•| La Folie Régnault et Mont Louis|•
Je suis ensuite revenue sur mes pas pour prendre la rue de la Folie Régnault (d’ailleurs, si vous savez pourquoi folie se trouve aussi souvent dans les noms de rue du 11e, dites le moi, cela m’intrigue !) et faire un petit crochet vers l’impasse de Mont Louis. Tentez votre chance avec l’interphone de la ruelle d’en face, parfois cela fonctionne…
•| Les passages de la rue Frot |•
Direction ensuite la rue Frot les Passages Lepeu et Alexandrine que les habitants ont transformés en petit coin de verdure où il fait bon flâner…
•| Rue de Charonne |•
Retour à nouveau sur une artère assez circulée, la rue de Charonne. Quelques curiosités sont à admirer : de jolies devantures de restaurants et magasins, un peu de street art et, d’un point de vue architectural, le Palais de la Femme – géré par l’Armée du Salut et à destination des jeunes filles et femmes seules – et l’immeuble situé au 77 rue de Charonne (je vous en avais parlé ici), malheureusement en travaux lors de mon passage.
•| Rue de la Forge Royale |•
J’aime beaucoup les rues Saint Bernard et de la Forge Royale : la vue sur l’église Sainte Marguerite y est belle, on entend les cris des enfants jouant dans le square et les devantures des magasins et ateliers sont toutes colorées. Il émane de tout cela une sensation de calme et de sérénité.
Dirigeons nous alors vers la rue du Faubourg Saint-Antoine, une de mes rues préférées à Paris (je vous en parlais ici il y a quelques années), en passant par la rue Saint Bernard.
•| Autour du Jardin de la Folie Titon |•
Le temps commence à filer… il faut commencer à se diriger vers la place de la Nation. Prenons alors la rue du Faubourg Saint Antoine puis de Montreuil et – dernier crochet – allons découvrir le Jardin de la Folie Titon en passant par la Cité de l’Ameublement et ses potelets signés Le Cyklop.
Beau coup de cœur pour le Jardin de la Folie Titon, encadré par les immeubles du quartier…
Nous redescendons alors la rue Titon, en jetant un œil aux mignonnes cours privées (malheureusement, cette fois ci le coup de l’interphone n’a pas fonctionné !).
•| La rue des Immeubles industriels |•
Il est temps pour nous de se quitter. Pour cela, je vous propose un au revoir rue des Immeubles industriels avant de prendre le métro à Nation. Cette drôle de rue, ouverte en 1873, a été construite pour y loger des locaux à destination artisanale et industrielle au rez-de-chaussée et des logements très confortables pour l’époque aux étages (gaz, eau chaude et eau froide). Les façades sont assez sobres et l’unique fantaisie réside dans les couleurs des devantures des rez-de-chaussées.
•| L’itinéraire |•
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J’aime toujours autant me plonger dans tes photos pleine de charme!
Merci pour ton gentil commentaire 🙂
J’espère que l’article t’a donné envie de te promener… Je suis sure que tu peux trouver de chouettes librairies sur ton chemin !
Bonjour et ravi de découvrir cette nouvelle balade qui donne envie, dans ce quartier hors des sentiers battus. Je partage avec vous le goût pour les flâneries parisiennes et j’ai la réponse à votre question. Pourquoi le mot « folie » revient si souvent dans les noms de rues du XIe ? Et bien cela remonte à l’époque où ce quartier était à la campagne, de riches personnes se faisaient construire des maisons de plaisance que l’on appelait « folie ». Par exemple, la rue de la Folie-Méricourt abritait la résidence du sieur Marcaut dont le nom s’est transformé pour devenir Mauricaut, Mauricourt puis Méricourt. Voilà !
Merci beaucoup pour les éclaircissements !!
Merci pour cette balade, ça me donne des idées pour les prochains week-end. J’espère avoir de la chance et pouvoir découvrir aussi quelques cours privées 😉
C’est vrai que découvrir quelques trésors cachés est un plus dans cette balade.
Armez vous de votre plus beau sourire pour amadouer les riverains !
Merci pour la balade ! Je vis depuis 6 ans vers Nation, et j’adore me balader dans les endroits que tu as visité. Je trouve ces quartiers reposants, oin des touristes, et l’on y déniche de jolies rues !
Contente que cette balade plaise à une habitante du quartier 🙂
Jolie balade dans un coin que je ne connais que trop peu. Il faut que je retienne cette balade !).
Oui, je te la recommande : j’ai mis du temps à l’élaborer mais j’en suis enfin satisfaite !
toujours sympa de prendre le temps de se balader dans les rues de Paris surtout quand il fait beau.
j’ai bien fait de vous découvrir il y a peu. Je retournerai me promener dans cette promenade du 11ème. Quand j’ai rencontré mon mari (1970…) il travaillait dans l’entreprise paternel 81, rue St Maur 75011, il s’agissait d’un passage . Je ne sais pas s’il existe encore avec des entreprises. J’adore voir Paris à travers vos yeux. Merci Maryse
Merci beaucoup pour votre commentaire qui me fait très plaisir !
Paris a surement bien changé en 40 ans…