L’hiver dernier, je m’étais baladée dans le quartier de la Nouvelle Athènes, situé dans le 9e arrondissement, mais, le temps que je rédige mes articles en souffrance, cette promenade aux tons hivernaux n’était plus vraiment adaptée à la saison ! Après mettre replongée avec plaisir dans ces photos, je profite de ce mois de février pour la ressortir de mes cartons numériques. J’avais essayé de sortir de mes habitudes photographiques en intégrant des passants sur mes images & je trouve cet ajout intéressant – en tout cas, j’ai l’impression qu’il restitue pas mal l’ambiance du quartier que j’ai sentie lors de ma balade.
La balade débute sur la tumultueuse place Pigalle que nous quittons rapidement pour rejoindre la rue Duperré – où se retrouve le terrain de basket le plus connu de Paris que j’avais croisé lors d’une précédente balade. Cette rue est également connue des parisiens pour accueillir le restaurant italien très couru, Pink Mamma.
La rue Pierre Fontaine offre quant à elle une belle percée vers le Moulin Rouge, immortalisée lors de mon passage par une artiste peintre coincée entre une roulotte de chantier et une voiture (quelle abnégation !). Les plaques commémoratives de la rue m’ont quant à eux appris que Joséphine Baker tint un cabaret à la fin des années 20 au n°40, Chez Joséphine, et qu’André Breton occupa un atelier au n°42 pendant 40 ans (j’ai trouvé très peu d’informations sur ce sujet – je ne suis donc pas sûre de cette seconde anecdote !).
La seconde partie de la balade consiste en la descente de la rue Blanche en faisant des petits crochets selon mes envies. La rue Ballu offre ainsi de belles découvertes architecturales tandis que la rue Chaptal abrite une sublime bibliothèque municipale au n°26 (n’hésitez surtout pas à y entrer, elle vaut le détour !) et le Musée de la Vie Romantique au n°16 – n’oubliez également pas de jeter un oeil à la Cité Chaptal qui accueillait au début du XXe siècle le théâtre du Grand Guignol où l’on pouvait assister à des pièces d’épouvante !
Le quartier de la Nouvelle Athènes est un lotissement construit première moitié du XIXe siècle, à la suite de la destruction du mur des Fermiers généraux – la zone était auparavant occupée par de nombreux cabarets. Le quartier est délimité par les rues Saint-Lazare, Blanche, La Bruyère et Notre-Dame-de-Lorette.
De nombreux artistes (peintres, écrivains, musiciens…) de la période romantique y élurent domicile dans de magnifiques hôtels particuliers aux façades néoclassiques – tranchant particulièrement avec le style haussmannien. Certaines de ces façades s’inspirent de la Grèce Antique ce qui donna le nom à ce quartier (il faut avoir en tête qu’à cette époque, la Grèce était en pleine guerre d’indépendance et, à Paris, la mode autour de ce style bâtait son plein).
Après être passés devant le Théâtre de Paris et Caserne des Pompiers Blanche (remarquez sa vigne au dessus du porche), vous pouvez bifurquer rue de la Tour des Dames où se trouve de belles curiosités architecturales. On arrive alors rue Catherine de la Rochefoucauld, où se situe le Musée Gustave Moreau – à découvrir si ce n’est pas déjà fait !
Si vous avez de la chance, entrez dans le Square d’Orléans, situé au 80 rue Taitbout. Au regard des nombreuses plaques commémoratives (Georges Sand, Frédéric Chopin…) qui parsèment cet ensemble de cours, on devine l’effervescence artistique qu’a pu avoir ce lieu pendant la période romantique !
Il est raconté qu’Alexandre Dumas y organisa une immense fête pour célébrer le Mardi Gras : plus de 700 convives y assistèrent (alors que 300 étaient invités – cela me rappelle les anecdotes racontées par la guide qui nous a fait visiter le Château de Monte Cristo il y a quelques années).
Une fois passé le Square d’Orléans, deux options s’offrent à vous pour rejoindre la rue Saint Georges : remonter vers la rue d’Aumale ou descendre sur la rue Saint-Lazare. J’ai choisi l’option n°2 qui m’a permis de sentir un peu l’ambiance du quartier de Notre-Dame-de-Lorette, à base notamment de boutiques et restaurants branchés et fréquentés par des gens à la pointe de la mode ! Cette ambiance se retrouve ensuite rue des Martyrs.
Pour la petite histoire, ce quartier était occupé par « les lorettes » (du nom de l’église), des femmes qui essayait de s’introduire dans les cercles intellectuels et aristocratiques pour espérer faire un bon mariage. Elles logeaient donc au plus près du lotissement cossu de la Nouvelle Athènes.
Que vous ayez choisi l’option n°1 ou n°2, je vous recommande de passer par la rue d’Aumale : au n°6 se trouve des restes d’une ancienne affiche de 1890 et, si vous avez de la chance ou faites un grand sourire aux riverains, vous pourrez rentrer dans de belles cours d’immeubles !
La Place Saint Georges est une de mes places parisiennes favorites. J’adore sa forme arrondie, l’intégration de la sortie de métro dans les grilles, les sublimes hôtels particuliers qui l’entourent…
Il est temps ensuite de remonter vers Pigalle pour la fin de la balade en empruntant la rue Henry Monnier – n’hésitez pas à vous installer à une terrasse de la charmante place Gustave Toudouze pour finir en beauté ! Et si vous souhaitez poursuivre votre déambulation, vous pouvez vous inspirer des autres circuits du blog qui passent dans le 9e.
. Visiter le Musée de la Vie Romantique ou le Musée Gustave Moreau
. Voir un spectacle à la Comédie de Paris ou au Casino de Paris
. Assister un concert d’une des salles du quartier de Pigalle (La Boule Noire, la Cigale…)
. Faire des courses gourmandes rue des Martyrs ou musicales rue de Douai
. Aller danser Chez Madame Arthur ou à la Machine du Moulin Rouge
. Lire le superbe roman graphique de Catel dédié à Joséphine Baker
. Ecouter la musique des romantiques (Chopin, Liszt…)
. Lire un des classiques d’Alexandre Dumas
. Se plonger dans les poèmes de Musset
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Un bel ensemble de photos, j’aime.
Merci !